blog de Benoit Rouzé

Les ports Français assassinés:

Quel meilleur exemple de corporatisme et de conservatisme. Comment faire passer à ce point les intérêts particuliers avant l’intérêt général ! Certains dockers travaillent 15 heures par semaine pour 3 000 euros par mois. Les mêmes souhaitent partir plus tôt à la retraire au nom de la pénibilité.

En 10 années de commerce, j’ai vu tomber le port de Marseille. Je faisais très attention de n’avoir aucun transit de container vers Marseille et tous mes containers n’ont fait d’autres stops que sur Gênes, Barcelone ou Anvers. Pour une destination en France, je préfèrais un débarquement à Barcelone et la fin du trajet par camion.

 Sea France et les transports:

C’est cette fois ci la CGT qui dénonce l’existence du système mafieux de la CFDT avec détournement de fonds mais c’est la même qui en profitait avant que la CFDT ne devienne majoritaire ! Le parquet de Lille a ouvert une enquête pour vol en bande organisée.

Le syndicat de la SNCM a favorisé l’essor de Corsica Ferries. Que dire des privilèges des aiguilleurs du ciel, à quoi ont mené les grèves à répétition des syndicats corporatistes d’Air France? Qu’est devenu le Sernam qui devrait être le fer de lance d’un transport propre et qui n’a jamais pu être réformé? Je comprends que Ryan air et Easy Jet soient moins cher qu’Air France mais pourquoi le SNCF et le train sont plus onéreux que l’avion?

La CGT du livre :

Comment peut-on laisser à un syndicat le monopole d’embauches (Dockers, CGT du livre) ?

Des blocages à répétition font perdre des millions d’euros en bloquant toute parution de journaux au moindre prétexte. Menaces, combines, violences, c’est la bête noire de la presse écrite qui n’avait pas besoin de ça !

La CGT et GoodYear :

En 2007, Goodyear propose de restructurer ses 2 sites d’Amiens en contrepartie d’un passage en 4X8 pour augmenter la production. Le refus entrainera un 1^er plan de 402 licenciements et un 2^ème de 817 en 2009. Goodyear n’investira plus et a annoncé la fermeture de l’usine en 2012. L’américain TITAN verra son offre de reprise avec 537 salariés également retoquée par la CGT qui après avoir trompé les ouvriers les a emmenés dans le mur.

L’autre usine d’Amiens, qui obtint l’accord des salariés en 2008, injecta 40 millions d’investissements et les salariés qui acceptèrent de faire des concessions douloureuses évitèrent tout licenciement.

La CGT et Arkema :

La Société Arkema a proposé de rénover le site non rentable de Pierre Bénite en investissant 70 millions d’euros mais une minorité CGT a refusé la contrepartie et un aménagement du temps de travail. Résultat, l’investissement se fera mais pas en France et ce site est maintenant menacé.

Les comités d’entreprise :

Pourquoi nos factures d’électricité et de gaz financent à hauteur de 1% le comité d’entreprise ?

Les sommes énormes des CE de la SNCF, les fraudes à la RATP, permettent de mener la grande vie dans des châteaux somptueux (voir ma chronique loger les sans abris). La dérive du CE d'Air France qui vient d'être mis en règlement judiciaire est significative.

La CGT assise sur un pactole :

Elle disposerait d’un pactole de plus de 70 millions d’euros dont la moitié ...de bons placements en bourse.

            Il est évident que les syndicats ont pour rôle de défendre les intérêts particuliers de leurs adhérents mais je n’accepte pas que les intérêts particuliers menacent l’intérêt général. Comment s’arc bouter sur le départ à la retraite à 55 ans pour certains quand on connaît les difficultés du régime général de retraite. Il est scandaleux que les syndicats n’aient pas proposé l’alignement à 60 ans pour tout le monde au lieu de s’arcbouter sur les privilèges de certains qui partent à 55 ans (parfois moins!)alors que d’autres vont bientôt voir attendre 62 ans et plus.

            Je suis le premier à dénoncer la concurrence mondiale déloyale mais le taux de chômage doit inciter les syndicats à tenir compte des vraies difficultés d’accès à l’emploi et de la trop grande rigidité qui, pour protéger certains salariés aboutit de fait à la détérioration de notre tissu industriel qui pénalise le plus grand nombre.

            Dans cette période qui n’est pas une crise mais une mutation industrielle, il ne faut pas que certains avantages deviennent des privilèges qui pénalisent le plus grand nombre de salariés et l’ensemble de notre politique industrielle.

            Ayant eu des responsabilités syndicales importantes, je me permets de faire cette mise au point car mes chroniques très critiques sur le monde patronal et la finance, la concurrence sauvage et mon refus de la mondialisation sauvage nécessitaient un rééquilibrage car la dérive syndicale conduit à ne plus être crédible qu’auprès d’un petit groupe de fonctionnaires ou assimilés et il est un peu trop facile que ce soit toujours de la faute des autres.

 Je sens que je me suis fait des amis aujourd’hui… !