blog de Benoit Rouzé

"Le paradoxe de la fiscalité est le suivant : plus les impôts augmentent, plus ils sapent l'économie de marché et, parallèlement, le système fiscal lui-même. (...) Chaque impôt, considéré en lui-même, et de même l'ensemble du système fiscal d'un pays, se détruit lui-même en dépassant un certain niveau des taux de prélèvement".
Ludwig von Mises (195), L'Action Humaine, Paris, PUF

            Cette courbe n’est pas une invention d’Arthur Laffer, puisqu’on la retrouve dès le 14^ème siècle dans les écrits d’Ibn Khaldun, dans son Muqaddimah. Elle a  manifestement disparu des écrits du gouvernement !

            Plus qu’un instrument d’analyse, cette courbe doit être analysée comme incitant à enrayer la progression continue du poids de l’Etat. La mauvaise gestion de l’Etat et des collectivités, le poids de nos dépenses sociales, ont conduit à des exercices déficitaires depuis plus de 30 ans, et donc à emprunter tous azimuts. Le gouvernement Sarkozy ayant réussi l’exploit de faire passer la dette de 1 200 à 1 800 milliards en 5 ans tout en s’engageant à ramener le déficit par rapport au PIB de 5 à 3%. Que ceux qui pestent contre les augmentations d’impôts m’expliquent comment respecter cet engagement ! Une chose est sûre, ce « fisc-fucking » conduit à dépasser le pic de la courbe de Laffer, et la France est depuis longtemps dans la « prohibitive range », et la délocalisation fiscale qui s’est accélérée pour nos hauts revenus, ainsi que l’optimisation fiscale des entreprises est le signal que les taux actuels (moyens comme marginaux) sont devenus prohibitifs.

            La concurrence fiscale, ou dumping fiscal même à l’intérieur de l’UE, ainsi que les nombreux paradis fiscaux contre lesquels rien n’a été fait rendent encore plus insupportables les taux actuels. Il ne s’agit pas de faire de la parabolaphobie, les plus modestes ne peuvent accepter de faire des efforts sans justice fiscale,  mais 43% de l’économie privée ne peut financer 57% de prélèvements.